11 Juillet 2022 - Départ vers Anuradhapura

 Ce matin nous prenons le petit déjeuner avec la famille de Lucky. C'est un moment vraiment agréable où nous échangeons évidemment sur les actualités politiques et économiques de leur pays.

On fait les valises, on se dit au-revoir et à 10h nous rencontrons Sumeda qui sera notre chauffeur pour la semaine.

Arrivés à Dumbulla, nous faisons un stop sur un parking. Nous nous garons à côté d'une autre voiture, Sumeda sort et salue le conducteur.

Il nous invite à également descendre, nous présente et nous explique qu'il faudrait que nous nous répartissions dans les voitures, ceci afin d'avoir l'autorisation de faire le plein à la prochaine station essence. Nous sommes perplexes, un peu sur la réserve .. Son ami est également chauffeur, ses clients arrivent demain mais il n'a pas d'essence pour aller les chercher à Négombo. Il est vrai que depuis ce matin, nous passons devant des stations fermées et gardées par des militaires, des files d'attente de plusieurs kilomètres et Sumeda nous a raconté les difficultés pour continuer à travailler auprès des touristes dans ces conditions. Nous acceptons donc d'aider, Anto reste avec Sumeda, je monte avec Aruna et les enfants. Nous nous retrouvons coincés au milieu de la foule mécontente, nos chauffeurs tentent de forcer le passage se disant prioriataires, ils descendent pour négocier avec les autorités tout en prenant soin de nous enfermer dans la voiture.. Le moment n'est pas des plus rassurants et vient soulever tout un tas de questions éthiques et morales quant au fait que nous puissions être servis avant d'autres. Nous avions eu ce débat avant de partir, aujourd'hui nous le vivons pleinement. On garde en tête que Sumeda, comme Aruna, travaillent et nourrissent leurs familles avec le tourisme. Mais cela reste difficile à vivre.

Une fois servis de 10 litres chacun, soit pas grand chose pour cette demi heure de vive négociation, nous reprenons la route, toujours séparés en 2 voitures. Je finis par ne plus voir Anto dans le rétro, réalise que je n'ai pas de carte Sim pour le joindre, et me fais mille films en 30 secondes😁 Finalement, nous nous arrêtons sur le bord de la route, Anto et Sumeda arrivent peu de temps après. On se regarde un peu soufflés par cette première manoeuvre pour avoir du pétrole. Nous partageons une eau de coco puis saluons Aruna et lui souhaitons une belle continuation.

Après plusieurs dizaines de kilomètres, nous déjeunons dans un petit lolo de bord de route - un Rice And Curry traditionnel à déguster avec les doigts évidement! Sumeda nous montre comment faire des boules de riz avec le pouce et s'en sortir sans en mettre partout.. Nous avons encore besoin de pratique, c'est loin d'être parfait! Toujours est-il, qu'encore on se régale!

15h, nous sommes sur le site de Mihintale. 

Nous prenons un guide pour la visite du site. Ils sont quelques uns à se languir de voir arriver les touristes, nous serons d'ailleurs les seuls cet après midi là, avec les singes et les écureuils géants. Nous apprendrons que c'est ici qu'aurait été apporté le Bouddhisme un soir de pleine lune par Mahinda, un moine bouddhiste, apparu au roi Tissa. Il lui aurait compté l'importance du Karma, ainsi que celle de prendre soin des autres et aurait alors converti le Roi.

Sur la Coline de Mihintale a donc ensuite été créé la première Stûpa du Sri Lanka.

17h30, nous arrivons à l'hôtel après cette journée de route qui finalement est passée plus vite que nous l'imaginions. Nous sommes accueillis très chaleureusement avec un délicieux jus de fruit du jardin. Nous découvrons notre jolie chambre familiale, sans électricité pour le moment du fait des nombreuses coupures opérées par le gouvernement, puis filons nous prélasser à la piscine. 

Au menu, pas grand chose de disponible. Le prioritaire rencontre beaucoup de difficulté pour s'approvisionner. Néanmoins, ce que nous avons est très bon et largement suffisant. Nous finissons cette journée au calme dans le jardin de l'hôtel et nous organisons notre journée de demain: Visite d'Anuradhapura en vélo.

Nous échangeons également beaucoup avec Premil, et posons l'hypothèse de ne pas aller à Jaffna, tout au nord de l'île, car c'est vraiment loin. La province est régie par les Tamouls dont Sumeda ne parle pas vraiment la langue et si nous venions à manquer d'essence, cela pourrait être compliqué de repartir.. quoiqu'il y ait un train donc nous ne sommes pas non plus très inquiets. Nous nous laissons le temps de la réflexion, Premil fait vraiment au mieux pour trouver des relais et des informations sur la situation à Jaffna. Nous verrons cela demain soir, lorsque la question du départ se posera vraiment.

Pour l'heure dodo, sans électricité et donc sans clim.. hahaha